Jouer est l’activité qui caractérise l’enfance. L’enfant joue presque toujours et on ne s’en aperçoit pas tout le temps. Même tout petit il s’amuse avec ses mains ou ses pieds !
Chez l’enfant « le jeu c’est sérieux ». Il joue ses peurs, ses joies, ses amours, sa maladie, ce qui évolue en lui. Jouer est une activité indispensable essentielle pour l’enfant qu’il faut respecter et encourager.
En effet le jeu permet :
– Un bon développement intellectuel, affectif, et physique de l’enfant : le jeu nourrit sans arrêt le développement de l’enfant, de la même façon que ce développement nourrit sans arrêt son jeu. Toute fonction, chez un enfant, fait l’objet d’un processus de croissance. Les étapes sont extrêmement fluctuantes d’un enfant un autre. Chacune, nécessite pour se développer convenablement, « des aliments » (= jeux) adaptés à elle. Chaque acquisition, à un moment donné, se fixe définitivement, complète ou non, d’où l’importance du matériel de jeu fourni aux enfants dès leur plus jeune âge.
– La sociabilisation de l’enfant, en lui faisant prendre conscience des règles, en provoquant et entretenant des contacts avec les autres.
– De bâtir et consolider le lieu d’attachement avec les parents, si important à l’établissement de la sécurité affective de l’enfant.
– De motiver l’enfant, en suscitant son intérêt pour rendre agréable une activité qui ne l’est pas.
Quel jeu pour quel âge ?
Voici quelques règles :
– de 0 à 4 mois :
Chez le nouveau-né c’est la stimulation sensorielle qui prévaut. Il prend progressivement contact avec son environnement grâce à ses cinq sens. L’enfant joue avec ses mains, ses pieds, est fasciné par le monde qui l’entoure. Les parents peuvent lui proposer des jouets musicaux, chanter, faire des mimiques ou des « coucou », des sons prolongés, imiter le son qu’il fait pour l’encourager à le répéter, parler à l’enfant pendant les soins... Ils peuvent également le masser, lui faire découvrir des textures différentes, il aime surtout celles qui sont douces et agréables au toucher. Quant à la vue, le tout petit ne perçoit pas encore les couleurs, il est donc plutôt sensible aux objets en noir et blanc (qui présentent un contraste fort). Les parents peuvent balancer devant l’enfant un hochet qu’il suivra des yeux avec curiosité.
Cependant attention, il faut éviter les « sur stimulations ». Autrement dit, il vaut mieux stimuler un sens à la fois. En outre il faut bien choisir son moment et préférer un moment où l’enfant est reposé et repu.
– De 4 à 6 mois :
À partir du 4 ème mois, la coordination de l’enfant se développe et lui permet de saisir des objets et de s’agripper. Il prend plaisir à saisir, lâcher, manipuler, goûter ou mordre des jouets de formes, de matières et couleurs variées. Les mobiles, tapis et tableaux d’éveil sont également appropriés.
À cet âge la bouche de l’enfant est plus sensible que ses mains, ce qui explique qu’il reconnaît les objets en les portant à ses lèvres.
– De 6 à 12 mois :
La position assise devient un peu un peu familière et les déplacements de l’enfant se font plus nombreux, ce qui favorise son exploration. Il peut se diriger en rampant ou à quatre pattes vers toute objet suscitant sa curiosité. Il développe sa capacité de se concentrer et aime les cubes, les objets à empiler ou construire et surtout « tout détruire ».
– De 12 à 18 mois :
L’enfant aime bien la position debout qui lui procure une nouvelle vision de son environnement. Il est intéressant de lui proposer des porteurs, poussettes pour prendre appui et marcher.
– 18 mois et + :
L’enfant commence à s’identifier aux adultes et veut les imiter. Il prend plaisir dans les jeux d’imitation : les poupées, la dînette, l’établi, la mallette du docteur…
Petits conseils :
– L’adulte ne doit pas toujours être actif dans les jeux de l’enfant. Il faut lui laisser le temps de découvrir par lui-même ce qui l’entoure, les jouets dont il dispose, sans règles précises.
– Éviter l’excès de jouets et d’activités en même temps : cela risque de nuire au développement de sa concentration et de son calme, et risque même d’en faire un enfant agité, qui aura par la suite des difficultés à se concentrer, ou être attentif de façon soutenue.
– Pour proposer des jeux adaptés il ne faut pas oublier que chaque enfant est unique, il a son propre rythme de développement et sa propre personnalité profonde (c’est-à-dire qu’il est porteur d’un réseau de neurones plus dense dans certains secteurs que dans d’autres). Chaque enfant a ses propres intelligences prioritaires, qu’il va falloir développer encore plus que les autres ! Donc il faut lui trouver des jeux qui correspondent à son évolution (qu’il est capable de faire pour ne pas le décourager) et à ses envies.
C’est en observant le plaisir que l’enfant manifeste avec certains jeux, que l’on peut identifier les goûts et les besoins de chaque enfant et l’aider ainsi à s’épanouir au mieux.
– Pensez que l’on peut créer des outils adaptés à chacun, partant d’une observation, de son comportement et de ses attentes !
Exemple :
- un gros carton pour faire du bateau où se cacher.
- récupérer les tissus de couleurs et textures différentes.
- des oreillers, traversins pour un parcours de motricité pour tout petit qui a un besoin de grimper.