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L’alimentation autonome chez le bébé

L’alimentation autonome, quésako ? Vous la connaissez peut-être mieux sous le terme de DME (Diversification Menée par l’Enfant) ? Il s’agit d’introduire les aliments complémentaires du lait sous forme de morceaux et non de purée, portés à la bouche par l’enfant lui-même (avec ses mains ou/puis avec des couverts) et non par le parent. L’idée n’est pas récente, mais l’approche oui, il y a donc peu d’études réalisées sur le sujet. Malgré tout, nous savons qu’il ne faut pas faire n’importe quoi.

Comment savoir si mon bébé est prêt ?

- Bébé doit avoir au moins 6mois : c’est vers cet âge qu’il contrôle mieux les mouvements de sa bouche et de sa langue

- Il doit être capable de : tourner la tête de chaque côté, bouger la tête de haut en bas, porter des aliments à sa bouche, se mettre assis seul

- Il n’a pas besoin d’avoir de dents, il peut mâchouiller les aliments avec ses gencives


Quels sont les avantages de cette technique ?

- Découvrir les couleurs, textures, saveurs, odeurs, formes des différents aliments, développer ses préférences en goûtant les aliments « un par un » et dans leur forme/texture initiale.

- Toute la famille mange la même chose (avec certaines limites comme les pièces de viande, les plats salés, la friture…) : gain de temps de préparation.

- Développer la motricité fine et la coordination œil-main et main-bouche

- Respecter les signaux de faim plus naturellement : le bébé mange à son rythme et à sa faim

- Répondre au besoin d’autonomie de l’enfant

- Manger dans une ambiance agréable, tous ensemble et servir de modèle à l’enfant à table

Quels sont les inconvénients ?

- Risque de se salir : sol, vêtements, cheveux… Il faut du lâcher-prise !!

- Risque de « gaspiller » la nourriture (ne pas hésiter à proposer de petites quantités)

- Risque que les repas s’éternisent car il faut donner le temps à l’enfant de manger à sa faim

- Besoin de calme et d’attention au début : il n’est donc pas possible de débuter l’alimentation autonome ailleurs qu’au domicile.

- On ne contrôle pas vraiment les quantités ingérées par bébé, certains parents peuvent avoir peur que bébé ne se nourrisse pas assez. Il ne faut en revanche pas s’inquiéter de ce point, il s’agit plus au début d’une phase de découverte et de familiarisation avec la nourriture solide. Le lait reste l’aliment principal et indispensable jusqu’au 1er anniversaire de bébé (environ 500ml/j de lait infantile ou équivalent lait maternel).

Y a-t-il des contre-indications ?

Dans tous les cas, il est conseillé de consulter un professionnel de santé avant de débuter la diversification alimentaire, autonome ou non, et une personne formée plus spécifiquement si vous choisissez ce type d’alimentation.

Certaines conditions nécessitent une consultation plus spécialisée comme une malformation dans la bouche, un frein de langue court, un retard ou trouble du développement, des problèmes de coordination motrice, la prématurité (pas une vraie contre-indication mais il est nécessaire de corriger l’âge et vérifier le développement de bébé).

Comment composer un repas autonome ?

Il est important de proposer des aliments nourrissants, contenant des vitamines, minéraux mais aussi des calories, et variés ! L’idéal étant de proposer :

- Des protéines : viande, poisson, œufs, légumineuses, … notamment pour l’apport en fer très important à cet âge

- Un ou des légumes

- Un féculent : pain, pâtes, pomme de terre…

- Un laitage ou du lait maternel ou lait infantile adapté

- Un fruit

- Une matière grasse : avocat, beurre d’oléagineux, beurre, huile…

Quel type d’aliment donner pour un maximum de sécurité ?

- Des légumes tendres ou bien cuits en lanières, bâtonnets ou en bouquets

- De la viande tendre, du poisson

- Des légumineuses en purée incorporées dans les recettes (pancakes, gaufres,…), légumineuses entières vers 9mois

- Des fruits mous ou très mûrs et pelés si pelure fine, sinon laisser une portion de la pelure pour que l’enfant le tienne bien en main (melon, banane, orange…)

- Croûtes de pain ou pain grillé tartiné d’houmous, avocat, fromage, huile d’olive…

- Des pâtes cuites

- Du fromage râpé ou en gros cubes

- Pour repère et à titre indicatif :

· Vers 6-7 mois : bâtonnets, lanières ou croquettes qui dépassent du poing fermé de bébé

· Vers 7-8 mois : aliments de la grosseur d’une balle de golf

· Vers 9-12 mois : aliments de la grosseur d’un dé et cuillère préremplie si on le désire

- On évite absolument : les aliments ronds et durs (raisins, tomates cerise… qu’on coupe en 2 ou 4), les légumes/fruits crus durs, la mie de pain non grillé, les noix/graines/arachides entières, des saucisses (ce n’est pas un aliment pour enfant, mais exceptionnellement couper dans la longueur puis en «rondelles »), du miel avant un an (risque rare mais grave de botulisme), le sel et le sucre ajouté (le plus tard possible).

- En théorie, on évite les purées durant les 3 premiers mois de la DME pour développer le réflexe à mâcher puis mastiquer plutôt que téter-aspirer.




Petits conseils pratiques

- Mettez un tablier à bébé, et placez une toile cirée au sol pour faciliter le nettoyage.

- Lavez bien les mains de votre bébé avant les repas.

- Placez tous les aliments dans une grande assiette ou directement sur la tablette de la chaise haute si vous en avez une. Les assiettes à ventouse peuvent être une bonne option.

- Proposez un ou deux aliments à la fois au début, pour ne pas « décourager » bébé.

- Laissez une cuillère à disposition même si bébé ne mange pas avec, afin de satisfaire sa curiosité et développer sa motricité.

- Le LACHER PRISE doit être votre maître-mot !

Consignes de sécurité :

Au-delà des conseils donnés plus haut concernant les types d’aliments et leur taille, il y a quelques conseils à appliquer, peu importe le type d’alimentation choisi, l’alimentation autonome ne présentant pas plus de risque d’étouffement que l’approche « traditionnelle »

- Bébé doit être assis bien droit et bien éveillé.

- L’enfant doit toujours manger sous la surveillance d’un adulte

- Favoriser une ambiance calme et sans distraction (jouets, télévision, écrans…)

- Savoir reconnaître les signes d’étouffement (toux faible et inefficace, impossibilité de pleurer, sons aigus à l’inspiration…) et mieux encore, se former aux 1ers secours !

A noter : parfois, les bébés ont des haut-le-cœur en mangeant, c’est NORMAL et même rassurant car il s’agit d’un réflexe (appelé GAG), très sensible chez les bébés et qui protège des étouffements en toussant et en recrachant la nourriture si elle va trop loin dans la bouche !


A la crèche :

Compte-tenu des règles de sécurité, et des contraintes organisationnelles (fournisseur de repas etc), nous ne pouvons pratiquer l’alimentation autonome dès le début de la diversification à la crèche. En revanche, si vous pratiquez la DME à la maison, nous pouvons adapter les repas des petits, en proposant des textures dans les purées (en mélangeant des pâtes, du riz, de la semoule aux purées lisses), en proposant assez tôt le repas pour les « moyens » (texture moulinée), en donnant des morceaux de fruits à la place des compotes, du fromage à la place des yaourts, en laissant l’enfant manger seul le plus tôt possible avec un tablier…


Pour conclure, l’alimentation autonome présente beaucoup d’avantages pour l’enfant mais aussi pour la vie familiale, il faut juste avoir conscience des règles de sécurité et nutritionnelles à appliquer, et vous serez les témoins de beaux moments de découverte, de grimaces et fous rires en famille ! A vous de jouer !


(Source pour l’écriture de cet article)




L‘équipe kiddy Garden


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